Les mots des biosimilaires

L’objectif de ce glossaire, qui propose des définitions claires, précises et accessibles à tous des termes relatifs aux biosimilaires, est de soutenir la relation de confiance qu’entretiennent les patients et les professionnels de santé. Il ne remplace en aucun cas la communication ouverte et une information éclairée et adaptée.

Les acteurs insitutionnels

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) est un établissement public placé sous la tutelle du ministère chargé de la santé. L’ANSM a deux missions centrales : garantir la sécurité des produits de santé tout au long de leur cycle de vie, depuis les premiers essais jusqu’à la surveillance une fois que le produit est disponible et offrir un accès équitable à l’innovation pour tous les patients. Sa compétence s’applique aux médicaments chimiques ou biologiques (dont les biosimilaires), aux dispositifs médicaux et à l’ensemble des autres produits de santé.
L’ANSM est ainsi amenée en particulier à délivrer les autorisations de mise sur le marché des médicaments. Elle s’occupe également de l’évaluation de la qualité, de l’efficacité et de la sécurité d’emploi des médicaments, la surveillance des effets indésirables et de l’inspection des établissements pharmaceutiques.

La Haute Autorité de santé (HAS) est une autorité publique indépendante. Ses missions peuvent être regroupées en deux activités principales : évaluation et recommandation, accréditation et certification.
La HAS évalue du point de vue médical et économique les produits de santé, les actes, les prestations et les technologies de santé en vue de leur remboursement. Elle élabore des recommandations de bonne pratique et des guides de prise en charge à destination des professionnels de santé et des patients.
D’autre part, la HAS certifie les établissements de santé et accrédite les praticiens de certaines disciplines afin d’évaluer et garantir la qualité des soins et la sécurité des patients dans les établissements de santé et en médecine de ville.

L’Agence européenne des médicaments (EMA) est une agence de l’Union européenne (UE). Elle est chargée de l’évaluation scientifique, de la surveillance et de la pharmacovigilance des médicaments développés par des entreprises pharmaceutiques en vue de leur utilisation dans l’UE. C’est elle qui délivre les autorisations européennes de mise sur le marché, en particulier celles des médicaments biologiques, dont les biosimilaires.
L’EMA fournit également des informations aux patients et aux professionnels de santé, surveille la sécurité des médicaments tout au long de leur cycle de vie et formule des recommandations indépendantes.

La Direction générale de la santé (DGS) fait partie du ministère de la Santé. Elle prépare la politique de santé publique et contribue à sa mise en œuvre. Son action se poursuit à travers quatre grands objectifs :

1° préserver et améliorer l’état de santé des citoyens

2° protéger la population des menaces sanitaires

3° garantir la qualité, la sécurité et l’égalité dans l’accès au système de santé

4° mobiliser et coordonner les partenaires.

La Direction générale de l’offre de soins (DGOS) est l’une des directions générales du ministère de la Santé. L’offre de soins réunit toutes les organisations, institutions et ressources intervenant en matière de santé, de recherche ou de formation. Les missions de la DGOS sont toutes orientées vers un même objectif : penser et construire l’offre de soins en concertation étroite avec les décideurs institutionnels, les interlocuteurs professionnels, les représentants des patients et des usagers de santé.

La Direction de la sécurité sociale (DSS) est une administration publique qui dépend du ministère de la Santé et du ministère de l’Économie et des Finances. Elle conçoit et met en œuvre la politique relative à la sécurité sociale (assurance maladie, accidents du travail et maladies professionnelles, retraite, famille). Elle assure l’adéquation des prestations de sécurité sociale avec les besoins de la population, tout en veillant à l’équilibre financier des ressources.

Le Comité économique des produits de santé (CEPS) est un organisme interministériel qui dépend du ministère de la Santé et du ministère de l’Économie et des Finances. Il est chargé de fixer les prix des médicaments pris en charge par l’assurance maladie obligatoire.

La Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) est un établissement public qui dépend du ministère de la Santé et du ministère de l’Économie et des Finances. Elle gère, au plan national, les branches maladie et accident du travail-maladies professionnelles du régime général de la sécurité sociale et pilote, au plan local, les caisses primaires d’assurance maladie (CPAM).

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a pour rôle de diriger et de coordonner la santé mondiale sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Son but est d’amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible. L’OMS définit la santé comme un état de complet bien-être physique, mental et social et pas seulement comme une absence de maladie ou d’infirmité.

Régulation et réglementation

L’autorisation de mise sur le marché (AMM) est accordée par l’Agence européenne des médicaments (EMA) ou l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) à une société pour commercialiser un produit de santé.

L’AMM d’un médicament biosimilaire se fonde sur une évaluation réglementaire ayant établi que le demandeur a fait la preuve de la similarité du médicament biosimilaire avec le médicament de référence (cf. Biosimilarité).

Dans l’Union européenne, les demandes d’AMM pour les médicaments obtenus par biotechnologie, dont les médicaments biosimilaires, sont obligatoirement soumises à une procédure d’examen centralisée par l’EMA. L’AMM qui en résulte est valable dans tous les États membres de l’Union européenne.

Un effet secondaire est tout effet non recherché, attendu ou non, apparaissant après l’administration d’un médicament.

Un effet indésirable est défini par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme toute réaction nocive et non voulue se produisant aux posologies normalement utilisées chez l’homme survenant après l’administration d’un médicament. Ainsi, un effet secondaire délétère est un effet indésirable. À part quelques exceptions, les effets secondaires étant rarement bénéfiques et recherchés, le terme paraissant le plus approprié est donc celui d’effet indésirable médicamenteux.

Enfin, un événement indésirable est une manifestation indésirable survenant chez une personne sous traitement, qu’elle soit considérée (effet indésirable) ou non comme liée au médicament.

La surveillance comprend toutes les vigilances sanitaires permettant de surveiller et d’évaluer les incidents, les effets indésirables et les risques d’incidents ou d’effets indésirables liés aux produits de santé après leur mise sur le marché, dans le but d’éviter qu’ils ne se reproduisent.

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) assure la mise en œuvre de ces vigilances, définit leurs orientations, anime et coordonne les actions des différents intervenants et veille au respect des procédures de surveillance. Dans ce cadre, elle évalue et exploite les signalements qui lui sont adressés et prend le cas échéant des mesures correctives (retrait de produit, de lots…) ou préventives (informations aux professionnels de santé…).

La pharmacovigilance a pour objet la surveillance, l’évaluation, la prévention et la gestion du risque d’effet indésirable résultant de l’utilisation des médicaments. Elle est mise en œuvre par toute entreprise pharmaceutique dans le cadre d’une mise sur le marché et est utilisée pour le suivi de la sécurité des médicaments autorisés et la détection de toute modification dans leur rapport bénéfice-risque. Le système de pharmacovigilance est soumis à inspection par les autorités réglementaires, notamment l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Le plan de gestion des risques (PGR) élaboré par l’entreprise qui commercialise un médicament accompagne la demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) et constitue un des éléments de la pharmacovigilance.

La pharmacovigilance concerne aussi les professionnels de santé et les usagers, puisqu’ils peuvent signaler tout effet indésirable aux autorités sanitaires.

Le plan de gestion des risques (PGR) décrit en détail le système de surveillance que le laboratoire va mettre en place pour son médicament lorsqu’il sera mis sur le marché afin de compléter les connaissances de sécurité, de tolérance et d’efficacité du médicament proposé.

Pour un médicament biosimilaire, comme pour tout médicament biologique, le PGR doit être approuvé par les autorités compétentes avant la mise sur le marché et doit tenir compte du profil de sécurité de son médicament de référence.

Les informations sur ce PGR sont incluses dans le rapport public d’évaluation européen (EPAR – European Public Assessement Report) publié sur le site de l’Agence européenne des médicaments (EMA).

La traçabilité est l’ensemble des mesures mises en place pour suivre la fabrication et la dispensation de l’ensemble des médicaments biologiques, qu’ils soient médicaments de référence ou médicaments biosimilaires. Ces mesures sont soumises au code de la santé publique, qui précise notamment les données (relatives en particulier au prescripteur, au patient et au médicament délivré) qui doivent être portées sur un registre ou enregistrées informatiquement au moment de la dispensation du médicament. La dispensation de ces médicaments est soumise aux obligations de gestion de la qualité de la prise en charge médicamenteuse et aux médicaments dans les établissements de santé.

La traçabilité permet par exemple d’identifier le patient à qui un médicament donné a été administré.

Un brevet est un ensemble de droits exclusifs accordés par un État à un inventeur (ou à celui qui a acheté l’invention), pendant un temps limité, en échange de la divulgation publique de son invention. Le brevet a une durée limitée à 20 ans à compter du jour de dépôt de la demande.

Dans la plupart des secteurs industriels, l’invention brevetée sera disponible sur le marché deux ou trois ans après le dépôt de brevet, parfois moins. Le détenteur du brevet dispose donc de 17 ou 18 ans d’exclusivité commerciale.

La règle est la même pour le médicament. Cependant, une nouvelle molécule, dont le brevet vient d’être déposé, fera encore l’objet de recherches et d’essais pendant une dizaine d’années avant que les autorités sanitaires n’autorisent sa mise à disposition pour les malades. Le médicament ne serait donc en réalité protégé par le brevet qu’une dizaine d’année. Afin de compenser la durée exceptionnellement longue de sa recherche, le médicament bénéficie d’un certificat complémentaire de protection (CCP) qui prolonge la durée du brevet, au maximum pour 5 ans de plus.

Un médicament biologique, appelé aussi biomédicament, est un médicament dont la substance active est produite à partir d’une source biologique (c’est à dire vivante) ou en est extraite. La caractérisation et la détermination de sa qualité nécessitent une combinaison d’essais physiques, chimiques et biologiques ainsi que la connaissance de son procédé de fabrication et de son contrôle.

Un médicament biosimilaire est un médicament biologique similaire à un médicament qualifié de « référence » dont le brevet est tombé dans le domaine public. Il s’agit de la même molécule, avec une composition qualitative et quantitative équivalente. À la différence des médicaments génériques, issus de la synthèse chimique, les médicaments biologiques sont produits à partir de cellules vivantes impliquant une variabilité de la matière première et des procédés de fabrication. Ils ne sont donc pas strictement identiques mais similaires. C’est pourquoi des données d’études (précliniques et cliniques) supplémentaires sont requises.

Un médicament générique est un médicament qui a l’exacte composition qualitative et quantitative en principe actif, la même forme pharmaceutique, les mêmes effets que son médicament de référence, également appelé « médicament princeps » et dont la bioéquivalence avec la spécialité de référence a été démontrée par des études appropriées de biodisponibilité.

Un médicament biologique de référence est un médicament dont le brevet est tombé dans le domaine public et qui sert de référence pour en produire un autre, équivalent, appelé médicament biosimilaire. La demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) du médicament biosimilaire se réfère ainsi à son médicament de référence, qui a obtenu une AMM émise par l’Agence européenne du médicament (EMA) sur la base d’un dossier comprenant les données précliniques et cliniques, conformément aux obligations réglementaires.

Pharmacologie

Le principe actif (ou substance active) est la substance présente dans un médicament qui donne à ce médicament les propriétés permettant d’améliorer l’état de santé.

La dénomination commune internationale (DCI) est le nom qui permet d’identifier les substances ou principes actifs du médicament concerné. Chaque DCI est unique et commune aux pays du monde entier. Elle est le « vrai » nom de chaque médicament même si nous connaissons souvent mieux le nom commercial (c’est à dire le nom de marque choisi par l’entreprise qui commercialise un médicament particulier). À titre d’exemple, « paracétamol » est la DCI de Doliprane®.

L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) définit la biotechnologie comme « l’application à des organismes vivants des principes scientifiques et de l’ingénierie à la transformation de matériaux vivants ou non-vivants aux fins de la production de connaissances, de biens et de services ». Ainsi, dans le cas des médicaments biologiques, c’est l’utilisation d’organismes vivants ou de leurs dérivés, pour fabriquer un médicament selon un processus spécifique.

Une lignée cellulaire est un système vivant bien établi de cellules cultivées en laboratoire qui continue à se développer et à produire de nouvelles cellules indéfiniment, tant qu’il est nourri et qu’il dispose d’un espace suffisant.

Une hormone est une molécule active sécrétée en réponse à une stimulation par une structure bien différenciée (cellule ou glande endocrine), atteignant la circulation sanguine et capable à très faible dose de transmettre un message chimique à un organe ou un tissu cible portant un récepteur spécifique, sur lequel elle exerce une action physiologique.

Une macromolécule est une molécule formée d’une très grande quantité d’atomes, ce qui lui donne une masse moléculaire très élevée. Sa structure est constituée le plus souvent par des unités chimiques semblables de faible masse moléculaire. Les protéines sont par exemple des macromolécules.

Une protéine est une molécule de grande taille (macromolécule) formée d’acides aminés. Les protéines sont des parties essentielles des organismes vivants et participent à tous les processus intracellulaires. Par exemple, l’érythropoïétine est une protéine.

Les protéines se structurent en 4 niveaux, dits primaire (séquence des acides aminés), secondaire (repliement local des acides aminés), tertiaire (agencement stable dans l’espace de ces repliements locaux), quaternaire (agencement des sous-unités tertiaires entre elles). Les protéines sont donc des molécules complexes nécessitant un encadrement réglementaire complet, besoin d’information, de traçabilité.

La glycosylation est un processus consistant à lier un glucide à une protéine grâce à une enzyme (l’enzyme étant elle-même une protéine accélérant la réaction chimique).

Le système immunitaire est l’ensemble des mécanismes (ou substances et processus biologiques) de l’organisme qui le protègent des maladies en identifiant et en luttant contre les agents pathogènes (par exemple les virus et les bactéries) et les cellules tumorales.

Une réaction, ou réponse, immunitaire est le mécanisme de défense de l’organisme qui mène, entre autres, à la production d’anticorps en réponse à une substance envahissante (un antigène) comme un virus ou des substances identifiées comme étrangères.

Les anticorps (également appelés immunoglobulines) sont de grandes protéines qui se trouvent dans le sang et d’autres fluides et tissus corporels. Ils sont produits par le système immunitaire et permettent d’identifier et neutraliser des agents identifiés comme étrangers comme les bactéries ou les virus.

Les anticorps monoclonaux sont des anticorps qui peuvent être produits à l’aide d’un procédé biotechnologique complexe et qui ont la particularité d’être tous identiques car ils sont issus d’une même lignée cellulaire.

Un grand nombre d’anticorps monoclonaux sont utilisés pour le traitement de plusieurs pathologies, comme certains cancers, des maladies inflammatoires et dysimmunitaires.

La « variabilité du vivant » est l’expression utilisée pour expliquer que les médicaments biologiques comportent par nature une structure qui n’est pas figée ni duplicable exactement.

En effet, les médicaments biologiques sont fabriqués au sein de systèmes vivants, comme des micro-organismes ou des cellules animales, et purifiés par un processus de fabrication complexe. Leurs caractéristiques exactes sont donc sujettes à une variabilité intrinsèque. Deux lignées cellulaires développées indépendamment l’une de l’autre ne peuvent ainsi jamais être considérées comme exactement identiques. C’est pourquoi les médicaments obtenus par biotechnologie ne peuvent pas être copiés strictement.

La plupart des médicaments biologiques ne peuvent pas être reproduits de manière exacte, même entre différents lots du même produit (qu’il s’agisse d’un médicament de référence ou d’un médicament biosimilaire). Cette variabilité inhérente à tous les produits biologiques étroitement contrôlée par les fabricants et les autorités compétentes, doit rester dans des limites précises prédéfinies.

Les excipients sont des éléments sans activité thérapeutique qui entrent dans la composition d’un médicament ou qui sont utilisés pour sa fabrication. L’excipient a pour fonction d’améliorer l’aspect ou le goût, d’assurer la conservation, de faciliter la mise en forme et l’administration du médicament. Il sert aussi à acheminer le principe actif vers son site d’action et à contrôler son absorption par l’organisme.

On entend par excipient à effet notoire tout excipient dont la présence peut nécessiter des précautions d’emploi pour certaines catégories particulières de patients.

En conséquence, afin de garantir le meilleur niveau de sécurité, il est utile de prendre en compte les excipients à effet notoire, lors de la prescription, de la dispensation ou même du conseil de toute médication en contenant.

Médicament

L’indication thérapeutique est la maladie ou pathologie pour laquelle l’effet bénéfique d’un médicament, d’un dispositif ou d’un acte médical a été démontré par des essais cliniques.

La prescription médicale est l’acte par lequel le médecin propose une recommandation comme un médicament (sur une ordonnance), on parlera alors de prescription médicamenteuse. La prescription des médicaments biosimilaires comporte, aux côtés de la dénomination commune du médicament, le nom de marque ou le nom de fantaisie, c’est à dire le nom choisi par l’entreprise qui commercialise le médicament. Cette prescription doit respecter les règles habituelles : l’information et l’accord du patient, la surveillance clinique appropriée lors du traitement et la traçabilité du médicament prescrit, dans le dossier médical du patient.

L’initiation de traitement correspond à la première prescription d’un traitement effectuée chez un patient qui n’a jamais pris ce traitement (on dit alors « naïf du traitement »). Le renouvellement correspond aux prescriptions suivantes de ce même traitement.

Pour les médicaments biologiques, la première prescription doit être faite à l’hôpital par un spécialiste et peut être renouvelée par un spécialiste libéral dans l’année mais, au terme de l’année, l’ordonnance (dite d’exception) doit obligatoirement être renouvelée par le spécialiste hospitalier.

La dispensation est un acte pharmaceutique consistant, entre autres, à la délivrance d’un médicament et des conseils et informations nécessaires à son bon usage. Elle peut se faire en pharmacie d’officine et à l’hôpital.

La décision médicale partagée est définie depuis 2002 comme la prise par le patient, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu’il lui fournit, des décisions qui concernent sa santé. Au-delà de la simple information des patients, il s’agit pour eux d’exprimer leur volonté dans une décision partagée avec le médecin notamment (mais aussi avec l’ensemble des professionnels de santé impliqués dans leur prise en charge), aux différentes étapes des traitements. Elle est un levier essentiel dans l’amélioration de la qualité des soins et la compréhension des enjeux de santé, et permet entre autres d’améliorer l’adhésion aux traitements et l’observance, qui sont le moyen d’atteindre l’objectif des soignants et du patient, à savoir garantir un niveau acceptable de qualité de vie et de bien-être.

L’adhésion thérapeutique est définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme le niveau d’adéquation entre le comportement d’un patient (prise d’un médicament ou modification des habitudes de vie) et les recommandations sur lesquelles il s’est entendu avec un professionnel de santé. L’adhésion thérapeutique est un processus complexe et dynamique qui évolue en fonction des circonstances de la vie du patient.

Elle peut être influencée par plusieurs facteurs :

  • liés au patient (sentiment d’efficacité personnelle, connaissance et compréhension des risques de la maladie, attentes et croyances par rapport au traitement…)
  • liés au traitement (efficacité, bénéfices perçus, effets secondaires)
  • liés à la maladie (durée, sévérité, complication)
  • liés au système de santé (accès aux soins, disponibilités des professionnels)
  • liés à la qualité de la relation entre le patient et le professionnel de santé.

L’adhésion thérapeutique implique donc la participation active du patient à son traitement et suppose qu’il comprend les instructions et recommandations de son médecin, qui doit les lui proposer de façon adaptée.

L’interchangeabilité est la possibilité de changer un médicament biologique par un autre médicament biologique, en gardant la même molécule. Ce changement peut donc se faire d’un médicament de référence à un biosimilaire figurant sur la liste des médicaments biosimilaires, d’un biosimilaire à un autre biosimilaire ou d’un biosimilaire à un médicament de référence. La HAS ajoute que ce changement doit être décidé entre le médecin et le patient, c’est-à-dire qu’il doit relever de la décision médicale partagée.

D’après l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), un médicament biologique interchangeable (médicament de référence ou médicament biosimilaire) est un médicament biologique pour lequel l’efficacité, la tolérance et la sécurité attendues sont les mêmes que celles associées au médicament biologique remplacé.

Le switch est la décision médicale de changer un médicament pour son équivalent avec le même objectif thérapeutique pour des patients en cours de traitement. En France, le terme « rotation » est aussi utilisé.

Dans le champ des biosimilaires, le switch est aussi le vocable anglo-saxon utilisé en Europe (interchangeabilité en France).

Comme l’interchangeabilité pour le médecin, la substitution est la possibilité pour le pharmacien de remplacer le médicament biologique prescrit (qu’il soit Référent ou Similaire) par un autre médicament biologique similaire, sous certaines conditions :

1° Le médicament biologique similaire délivré appartient au même groupe biologique similaire.

2° La substitution est réalisée en initiation de traitement ou en renouvellement de traitement.

3° Le médecin n’a pas exclu la possibilité de cette substitution.

4° Si le médicament prescrit est remboursable, cette substitution s’effectue dans les conditions prévues par la loi.

Dans le cas où le prescripteur initie un traitement avec un médicament biologique, il porte sur la prescription la mention expresse « en initiation de traitement ». Le prescripteur peut exclure, pour des raisons particulières tenant au patient, la possibilité de substitution par la mention expresse « non substituable » portée sur la prescription sous forme exclusivement manuscrite. Dans le cas où il initie un traitement avec un médicament biologique, le prescripteur informe le patient de la spécificité des médicaments biologiques et, le cas échéant, de la possibilité de substitution. Le prescripteur met en œuvre la surveillance clinique nécessaire.

La substitution par le pharmacien d’un médicament biologique par un autre figurant sur la liste des médicaments biosimilaires de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) n’est pas possible à ce jour, en l’absence de décret d’application de la loi correspondante.

La liste de référence des groupes biologiques similaires est composée des médicaments appartenant à un groupe biologique similaire. Ces groupes sont classés par substance active.

Cette liste précise, pour chacun de ces médicaments, son nom, son dosage, sa forme pharmaceutique (comprimé ou solution injectable par exemple), le nom du titulaire de l’autorisation de mise sur le marché, et, s’il diffère de ce dernier, le nom de l’entreprise ou de l’organisme exploitant le médicament, sa ou ses indications thérapeutiques, sa posologie et, le cas échéant, les excipients à effets notoires qu’il contient. La liste est établie et mise à jour par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Évaluation

La bioéquivalence correspond à des effets identiques pour deux formes pharmaceutiques qui ont une même concentration en substance active. Par exemple le médicament princeps et son générique ou le médicament référence et son biosimilaire.

La comparabilité entre le médicament de référence et le médicament biosimilaire est le principe scientifique de base du développement d’un biosimilaire. Le principe scientifique de comparabilité est clairement établi dans les lignes directrices publiées par l’Agence européenne des médicaments (EMA). Ainsi, le médicament similaire doit démontrer qu’il est comparable à son médicament référence.

La biosimilarité est le terme réglementaire utilisé dans l’Union européenne pour désigner la comparabilité entre un médicament biosimilaire et son médicament de référence.

Les médicaments biosimilaires sont systématiquement mis au point pour être hautement similaires au médicament de référence quant à la qualité, la sécurité et l’efficacité. Le développement du biosimilaire commence par la définition des caractéristiques moléculaires et des qualités propres au profil recherché pour le médicament biosimilaire, et de sa comparabilité avec le médicament de référence.

Suit alors un exercice de comparabilité réalisé en plusieurs étapes :

1° Comparabilité de la qualité (comparabilité physico-chimique et biologique)

2° Comparabilité non clinique (études comparatives non cliniques)

3° Comparabilité clinique (études comparatives cliniques).

La comparabilité de la qualité est établie par rapport à la structure moléculaire ainsi qu’à la fonctionnalité, et doit être prouvée par les études demandées.

Ensuite, les comparabilités non clinique et clinique apportent l’assurance que toutes les différences observées au niveau de la qualité n’auront aucun impact sur la sécurité et l’efficacité du médicament biosimilaire comparé au médicament de référence.

L’exercice de comparabilité est donc fondé sur une solide comparaison en confrontation directe entre le médicament biosimilaire et le médicament de référence quant à la qualité, la sécurité et l’efficacité.

Les médicaments biologiques s’utilisent souvent dans plus d’une indication thérapeutique, c’est-à-dire qu’ils ont montré une efficacité dans le traitement de plusieurs maladies. Pour les médicaments biosimilaires, lorsqu’ils ont fait preuve de leur comparabilité avec le traitement de référence correspondant et qu’au moins une étude clinique a été réalisée sur une population dite « sensible » (c’est à dire une population de patients atteints d’une maladie permettant particulièrement de mettre en évidence les éventuelles différences entre le biosimilaire et son médicament de référence), il est possible d’étendre les données d’efficacité, de sécurité et de tolérance à l’ensemble des maladies traitées par le médicament de référence. C’est ce qui est appelé « extrapolation d’indication ».

L’acceptabilité ou non de l’extrapolation à des indications multiples est décidée au cas par cas par le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l’Agence européenne des médicaments (EMA).

L’immunogénicité est la capacité pour toute substance, habituellement étrangère à l’organisme dans lequel elle se trouve, de provoquer une réponse immunitaire spécifique. Cette substance est alors appelée antigène. En raison de la nature des médicaments biologiques, ils peuvent être reconnus comme étrangers par l’organisme et peuvent donc provoquer des réactions immunitaires indésirables et les rendre inefficaces.

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